You Know I Can Take You There ! [Nathaniel]

Ne demandez pas à Sienna Winchester ce qu’elle faisait couchée à moitié nue sur ce banc à Central Park. Elle ne saurait vous dire pourquoi. Enfin, elle était là, allongée, presque inconsciente, à ses côtés une bande de loufoques. Ils étaient derrière les arbres, bien cachés du monde on dirait, m’enfin ça valait mieux ! Mais revenons-en au début de la journée : c'est-à-dire bien avant qu’elle ne se retrouve dans cette situation pour le moins gênante. Le fait est qu’elle a passé la nuit à Central Park ! Cela avait commencé de façon plutôt étrange !

C’était en fin d’après-midi, un vendredi après les cours. Sienna sortait de son hypnose, elle venait d’avoir cours d’histoire avec cette sale Mrs. Durningahm qui se prenait pour le trou du monde. La belle blonde se dirigeait vers Central Park, donc, et après avoir acheté une glace au moka, avait découvert de la fumée qui sortait de derrière les arbres. Elle avait acouru là-bas avant de voir une ramassée d’adolescents en sous-vêtements qui se passaient un joint, autour d’un feu de camp. Il y avait trois filles et deux garçons, tous plutôt classes, mais Sienna était persuadée qu’ils n’étudiaient pas à Hanover Academy. Enfin, la jeune femme s’était approchée discrètement avant qu’une fille maigre aux longs cheveux noirs se jette sur elle, en l’embrassant partout !

« Chériiiie ! Tu as manqué le ritueeeel ! » avait-elle dit de sa voix de shootée.

Enfin, inutile, les détails, mais c’était clair que ces gamins étaient complètement défoncés, si on en jugeait par les pilules d’ecstasy qu’ils ingurgitaient toutes les deux secondes ! Surprise, Sienna tenta de partir mais la fille aux cheveux noirs l’attrappa par le bras en lui proposant de rester…et d’enlever ses vêtements. Elle lui colla presque un joint fumant entre ses lèvres et la belle blonde fut bien obligée d’aspirer la fumée…ses yeux devinrent rouges et elle eut la sensation de planer. De la drogue, Sienna n’en avait jamais consommé. Et ne le ferait plus. Elle avait trop peur d’être dépendante, en réalité. Puis, sans réaliser que ces fous furieux pouvaient être dangereux ou autre, elle ôta précipitament sa robe de laine grise et ses sandales noires puis s’assit à leur côtés, un sourire narquois sur le visage. Franchement, qui a dit qu’on ne devait pas s’amuser ?

Ils restèrent assis autour du feu jusqu’à la tombée de la nuit, se racontant des anectodes débiles (Sienna n’avait pas totalement compris de quoi il s’agissait) puis, carrément endormie, elle tomba lourdement par terre et sentit des bras musclés la déposer sur un banc inconfortable jusqu’au petit matin, où elle se réveilla en sous-vêtements en plein Central Park ! Horrifiée, Sienna se leva rapidement et enfila la robe et les chaussures, oubliant son sac à main pour filer à la maison en taxi.

Une fois arrivée là-bas, elle monta vite dans sa chambre en jettant pratiquement la robe dans la corbeille, toute trouée par les traces de brûlures. Sienna se regarda dans le miroir : elle avait des cernes et ressentait quelque chose de désagréable…Elle avait besoin de se changer les idées, c’est clair ! La belle blonde se déshabilla en vitesse avant de prendre une douche rapide…et efficace ! Pas question de sentir la fumée de drogue pourrie ! Là, elle sauta hors du bain, complètement nue, et se retrouva devant son placard d’où elle sortit une veste en cuir marron Burberry et une écharpe rouge, une jupe écossaise Chloé sur un jean Sisley noir. Enfin, avec son sac à main Fendi et ses bottes Miu Miu marron assorties à la veste, elle avait bien plus jolie mine, non ?

Sienna se dépêcha de prendre la voiture pour se rendre quelque part, le plus loin possible de Central Park…au Starbucks, son café préféré ! Dès qu’elle y entra, elle aperçut avec surprise…Nathaniel Williams, un type qu’elle adorait ! Ils étaient plutôt amis vu qu’ils ont été trois ans en classe ensemble, mais autrement dit, Sienna aimait bien sympathiser avec tout le monde ! Elle se précipita donc vers lui, puis lui colla un gros baiser sur la joue, c’était sa façon de dire bonjour à tout le monde, sa famille, comme ses amis !

« Nate ! Ca va ? »